« Lorsque vous rentrez sur l’autoroute, vous utilisez la voie d’accélération pour prendre de la vitesse et mieux vous insérer dans le flot de circulation. L’aide au retour à l’emploi, c’est un peu pareil : elle prépare le salarié à retrouver le rythme de la vie professionnelle. » C’est en utilisant cette comparaison qu’Emmanuelle FOURCADE explique les objectifs du dispositif d’accompagnement proposé aux salariés de la branche Mutualité.

Emmanuelle FOURCADE est psychologue de formation et responsable du Service Réadaptation de Workplace Options (WPO). Cette société spécialisée a été choisie par les partenaires sociaux de la branche Mutualité pour prendre en charge un nouveau dispositif de prévoyance : l’aide au retour à l’emploi après un arrêt maladie de longue durée, soit 90 jours minimum.

« L’idée de cet accompagnement au retour en emploi est née de manière paritaire au sein du Fonds de solidarité de la branche #AFondSolidaires« , relate Frédéric GOUËDARD, membre du Bureau de l’ANEM et Président de la Commission Paritaire Permanente de Négociation et d’Interprétation (CPPNI) de la branche Mutualité.

À ce titre, cet élu mutualiste est en charge, aux côtés des Organisations syndicales de salariés, du pilotage des travaux du Fonds de solidarité. Ce dispositif, rappelle-t-on, finance des actions de prévention ou de santé publique ainsi que des actions sociales au bénéfice des salariés mutualistes ou de leurs proches. Le Fonds est adossé au régime de prévoyance complémentaire, qui permet de se prémunir contre les aléas de la vie.

Plus l’arrêt maladie est long, plus le retour en emploi est compliqué

« Les représentants des employeurs comme ceux des salariés ont fait le même constat : plus un salarié est éloigné de l’emploi et plus il rencontre des difficultés à retourner à la vie active », observe Frédéric GOUËDARD. Emmanuelle FOURCADE le confirme : « La durée de l’arrêt complexifie le moment de la reprise. »

La psychologue poursuit : « Il faut bien comprendre que la personne en arrêt est transformée par l’expérience de la maladie. Ensuite, pendant que le salarié était absent, l’entreprise n’a pas cessé d’avancer. Les outils professionnels ont évolué, les équipes ont bougé, le management a pu changer… Autant d’éléments qui expliquent que la personne puisse avoir du mal à remettre le pied à l’étrier. »

Le programme de soutien est entièrement gratuit pour le salarié car il est pris en charge dans le cadre du contrat collectif de prévoyance. D’une durée moyenne de 7 mois, il vise à aider la personne à retrouver son équilibre et à préparer sereinement sa sortie d’arrêt de travail. Il contribue ainsi à prévenir le risque de rechute.

Dépression, TMS, cancers, traumatologie…

Le service d’aide au retour à l’emploi présenté en vidéo par Workplace Options.

Concrètement, comment ça se passe ? « Les employeurs comme les salariés de la branche Mutualité ont posé deux principes de base : le volontariat et la confidentialité », répond Céline LOISEAU, Déléguée générale de l’ANEM. « Quand un salarié entre en arrêt longue durée, il est contacté par la société WPO. C’est alors la personne qui décide d’entrer ou non dans le programme. Son employeur n’aura connaissance ni de son problème de santé, ni de son entrée dans le dispositif. »

L’aide au retour à l’emploi peut accompagner de nombreuses situations de santé :

  • Douleurs chroniques, dues par exemple à des troubles musculosquelettiques, une lombalgie ou une dorsologie ;
  • Problématiques mentales : trouble anxieux dépression, burn-out, etc. ;
  • Maladies chroniques : cancers, AVC, maladies métaboliques….
  • Accidentologie et traumatismes : handicaps fonctionnels, syndrome post-traumatique.

Un réseau de 1.800 spécialistes partout en France

Le salarié bénéficie d’un programme conçu sur-mesure avec des intervenants dans de nombreux domaines : des psychologues, des conseillers en orientation professionnelle, des ergonomes du travail, des coachs sportifs, des assistants sociaux, des diététiciens, etc. « Au total, nous disposons d’un réseau de plus de 1.800 spécialistes, répartis sur toute la France et ayant au minimum 5 ans d’expérience », précise Emmanuelle FOURCADE.

La société WPO conseille aux salariés d’entrer dans le programme le plus tôt possible. Cela facilite la reprise d’activité. En fonction de chaque situation, le retour se fera dans l’entreprise d’origine ou débouchera sur un nouveau départ dans une autre société, voire sur une création d’entreprise. La personne retrouvera son poste ou s’orientera sur une nouvelle activité.

« Chaque personne est unique et chaque parcours est singulier, insiste Emmanuelle FOURCADE. Ce qui ne change pas, c’est le strict respect de la volonté de la personne et de la confidentialité. C’est ce qui explique que l’entreprise ne sera informée des choix du salarié concerné qu’au moment où la personne le décidera. » Une fois l’activité reprise, l’aide ne s’arrête pas là puisqu’un suivi est assuré, pouvant durer jusqu’à 3 mois. Un accompagnement au long cours pour mettre toutes les chances de son côté.

UN KIT DE COMMUNICATION POUR LES MUTUELLES
L’ANEM accompagne les mutuelles et unions mutualistes dans la mise en place du programme d’aide au retour à l’emploi. « Nous avons mis à la disposition des employeurs mutualistes un kit de communication prêt à l’emploi », indique Arnaud MORENO, juriste à l’ANEM. Les organismes adhérents peuvent ainsi facilement informer les salariés en arrêt longue durée de l’existence du dispositif. Les personnes concernées sont ensuite directement contactées par la société spécialisée WPO. La confidentialité et le libre choix sont ainsi respectés. Le kit de communication de l’ANEM est consultable sur Extranem (cliquer ici).