Libérer la parole ! C’est le point commun qui réunit dans leur diversité les actions lancées par les organismes mutualistes lors de la SEEPH. La Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes en situation de Handicap (SEEPH) s’est tenue du 18 au 24 novembre 2024. Cet évènement a été l’occasion pour les mutuelles, unions et groupes mutualistes de se mobiliser et de sensibiliser leurs salariés à la question des handicaps en milieu professionnel et de mettre en valeur leurs actions au long cours au sein du réseau HandiMut.
Au programme d’abord : des vidéos et des webinaires. Chaque jour durant la SEEPH, le Groupe VYV a ainsi diffusé une scénette vidéo de sensibilisation retraçant le quotidien d’une personne en situation de handicap. Au travers de cette mini-série constituée de cinq vidéos, les salariés ont découvert l’histoire de Julie, atteinte de sclérose en plaques. Le groupe a aussi proposé un webinaire animé par Mathilde CABANIS. À 19 ans, Mathilde a été victime d’un AVC. Aujourd’hui partiellement paralysée, maman et aidante familiale, elle s’implique sur le sujet du handicap.
De son côté, La Mutuelle Générale a réalisé une vidéo de sensibilisation au handicap, conçue de manière anonyme à partir de témoignages de salariés sur leur situation. Cette vidéo s’attache particulièrement aux handicaps invisibles et aux difficultés qui ne sont pas toujours comprises par l’entourage, y compris dans le monde du travail. France Mutuelle a également conçu trois vidéos de sensibilisation au handicap au travail, diffusées durant la SEEPH. L’objectif est de permettre une prise de conscience des salariés face au handicap et de briser les préjugés qui peuvent subsister concernant les situations de handicap au travail.
« Vis ma vie » : DuoDay et DuoDay « inversé »
AESIO Mutuelle a eu recours au podcast, un format de communication de plus en plus prisé. La mutuelle a diffusé chaque jour durant la SEEPH un témoignage audio pour découvrir l’expérience d’un salarié en situation de handicap. Cinq collaborateurs ont accepté de se confier sur leur quotidien, aussi bien personnel que professionnel, présenter leur handicap, parler des conséquences sur leur vie et du processus d’acceptation de leur situation pour en ressortir du positif. Ces témoignages sont aussi un moyen de partager leur expérience sur l’accompagnement et l’aménagement de poste dont ils ont pu bénéficier au sein de leur structure et ainsi permettre de lever les craintes autour de la reconnaissance du handicap en interne.
Autre approche : organiser un « vis ma vie ». La Mutualité Française PACA SSAM a ainsi choisi de tester le DuoDay, une première concernant ce dispositif pour cette Union territoriale. Le principe est d’accueillir durant une journée de stage une personne en situation de handicap, en duo avec un professionnel volontaire. Pour la personne en situation de handicap, le DuoDay offre l’opportunité de découvrir un environnement de travail, préciser un projet professionnel, amorcer un parcours d’insertion.
Pour l’entreprise, le DuoDay permet de sensibiliser et d’impliquer ses équipes, de faire découvrir les qualités et les compétences professionnelles des personnes en situation de handicap. Au total, 7 duos ont été créés au sein de La Mut’ – Mutualité Française PACA SSAM, dans des domaines d’activités variés : EHPAD, optique, audio, dentaire et fonctions supports. DuoDay « inversé » chez le Groupe VYV : l’idée est ici de proposer une immersion à un salarié volontaire pour lui faire découvrir un établissement qui accueille ou accompagne des personnes en situation de handicap au sein de VYV3. Ainsi, des salariés ont pu passer une journée avec un salarié d’ESAT ou d’entreprise adaptée, ou simplement visiter la structure lors de journées portes ouvertes.
« La RQTH, c’est pour moi ou pas ? »
Outre des vidéos de sensibilisation, France Mutuelle a pris l’initiative de proposer à ses salariés un autodiagnostic afin de savoir s’ils sont éligibles ou non à une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) et d’identifier les interlocuteurs qui peuvent les accompagner. Cet outil, dénommé « La RQTH, c’est pour moi ou pas ? », sera accessible en ligne et de façon anonyme durant 3 mois. L’objectif est de permettre aux salariés de savoir s’ils sont éligibles ou non à une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) et d’identifier les interlocuteurs qui peuvent les accompagner. Même orientation à La Mutuelle Générale qui dispose aussi d’un outil d’autodiagnostic et a conçu des fiches pratiques sur les maladies qui peuvent donner lieu à une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) mais ne sont pas identifiées comme telles par les salariés. C’est le cas notamment de la dépression, du cancer, de certains types de diabètes ou encore de certaines maladies invalidantes.
La SEEPH a été l’occasion pour les organismes mutualistes de mettre en valeur leur engagement constant sur la question des handicaps en entreprise. France Mutuelle a ainsi réalisé, en partenariat avec l’AGEFIPH, un diagnostic handicap qui a été restitué durant la semaine à l’ensemble des salariés. Le diagnostic handicap est un outil destiné à accompagner les entreprises à passer à l’action. Il permet de faire un bilan des actions existantes et de faire évoluer les pratiques en intégrant durablement le handicap dans la stratégie globale de l’entreprise. Durant tout le mois de novembre, La Mutuelle Générale communiquera sur les outils et dispositifs déjà existants. Le Groupe VYV dispose depuis longtemps d’un « passeport inclusion ».
La sensibilisation passe également des outils ludiques. De nombreux organismes mutualistes, à l’image de France Mutuelle ou AESIO Mutuelle, ont utilisé le jeu Handipoursuite : un jeu de société proposé par l’AGEFIPH pour tester ses connaissances sur le handicap. À noter aussi le quiz sur le « langage clair » proposé par La Mutuelle Générale pour sensibiliser aux troubles Dys. Le « langage clair » permet de rendre une information lisible, accessible et utile, pour tous les publics, quels que soient leur niveau d’éducation et leurs compétences linguistiques. On estime qu’environ 10% de la population souffre d’un trouble Dys, dont 4% d’une forme sévère.