« Employeurabilité » : ce nouveau concept de la RSE résume la démarche initiée par l’Union des Employeurs de l’Économie Sociale et solidaire (UDES) avec « l’Appel des employeurs engagés ». « Un salarié est régulièrement évalué sur son employabilité, qui mesure notamment son degré d’adéquation avec le marché du travail », explique Hugues VIDOR, Président de l’UDES. « Mais qu’en est-il des employeurs ? Mesurer l’employeurabilité d’une entreprise, c’est vérifier sa capacité à accompagner les salariés et à veiller à la qualité de l’emploi. »

En novembre 2021, l’UDES a lancé un « Appel des employeurs engagés« , qui marque la volonté des employeurs de l’ESS de s’impliquer de manière résolue en matière de RSE : « Nous, employeurs engagés de l’économie sociale et solidaire, revendiquons notre raison d’agir, écrit ainsi ce manifeste. Nous avons une responsabilité sociale, celle de créer et développer de l’emploi de qualité pour le bien-être et le bien-vivre de nos collaborateurs. »

Cinq terrains d’engagement ont été identifiés :

  1. La qualité de vie et les conditions de travail des salariés
  2. L’impact environnemental et la sobriété énergétique
  3. L’accompagnement des salariés dans leur parcours professionnel
  4. Le dialogue social d’entreprise et les pratiques managériales
  5. La démocratie dans les entreprises de l’ESS

L’UDES a organisé le 17 octobre 2024 sa convention nationale à Paris. Cet évènement était particulier, puisqu’il coïncidait avec les 30 ans de cette organisation et avec le départ annoncé de son Président Hugues VIDOR, après 9 années de mandat à la tête de l’UDES (lire plus loin). La convention a aussi été l’occasion de présenter les résultats du « Baromètre de l’engagement » confié à l’institut Viavoice dans le but d’observer comment les structures de l’ESS se sont emparé des objectifs de l’Appel. Cette enquête a été réalisée à partir des réponses en ligne de 626 employeurs, complétées par des entretiens qualitatifs.

La question de la qualité de vie et des conditions de travail a été « particulièrement investie »

Selon Arnaud ZEGIERMAN, Directeur associé chez Viavoice, l’enquête met en lumière une « forte dynamique en faveur des engagements RSE » : « Les associations, coopératives et mutuelles du secteur de l’ESS ont multiplié les actes d’engagement en matière de responsabilité sociale et environnementale », indique-t-il. La question de la qualité de vie et des conditions de travail a été « particulièrement investie » par les entreprises interrogées, dont l’intégralité a déployé au moins une mesure dans ce domaine, à travers le dialogue social, la conception de projets d’entreprise ou encore la mise en place d’un accord ou d’une charte sur le télétravail.

La même dynamique est à l’œuvre sur le volet de l’environnement. Ainsi, 100% des structures ont matérialisé leur engagement à travers une politique d’achats responsables, la réduction de la consommation d’énergie ou la maîtrise des déplacements professionnels des salariés ou des trajets domicile-travail. « De manière assez logique, ce sont les grandes organisations de 250 salariés et plus qui peuvent le plus facilement réduire leur impact environnemental », précise Arnaud ZEGIERMAN.

L’accompagnement des salariés dans leur parcours professionnel est également adopté par la quasi-totalité des structures interrogées par Viavoice. « La formation et la valorisation des compétences sont les enjeux les plus investis. » Dans ce domaine, « une vraie différence » apparaît entre les structures de plus de 50 salariés et les autres. Ce rapport s’inverse lorsqu’il s’agit de la démocratie dans l’entreprise : cette fois, ce sont les plus petites structures qui parviennent plus facilement à impliquer leurs salariés dans les organes de gouvernance. Enfin, sur le terrain du dialogue social et du management, on observe une formalisation accrue des échanges avec les organisations syndicales et l’essor des parcours de formation pour les managers.

RSE : « Les salariés veulent aujourd’hui être bien dans leurs baskets et dans leur emploi »

Le développement des pratiques RSE dans les entreprises de l’ESS est à la fois une exigence sociale et une nécessité face aux tensions sur le marché du travail. Comme l’a résumé en table ronde Laurent MARTINI, Secrétaire de l’UDES et Délégué général de COSMOS, l’organisation des employeurs du sport : « Les salariés veulent aujourd’hui être bien dans leurs baskets et dans leur emploi. Ils aspirent à être en phase avec les valeurs et l’objet social de leur structure. Enfin, ils souhaitent que leur voix compte dans les prises de décision. »

« Les organismes mutualistes ont participé au Baromètre et je les en remercie chaleureusement », réagit Marie-Pierre LE BRETON, Présidente de l’ANEM et Vice-Présidente de l’UDES. « L’Appel des employeurs engagés est en parfaitement cohérence avec le Manifeste des Employeurs de la Mutualité, Les mutuelles donnent des ailes, dont l’ANEM s’est doté en 2021. Notre objectif est d’animer une dynamique de mutualisation des bonnes pratiques RH et RSE tout en contribuant à l’attractivité du secteur et des métiers mutualistes. »

Pour Hugues VIDOR, il est important de mesurer régulièrement les progrès réalisés dans le domaine de la RSE. Face aux difficultés que rencontrent certaines structures, l’UDES entend accompagner les entreprises de l’ESS en facilitant le partage de bonnes pratiques, en proposant des formations, des guides et outils : « L’objectif est d’emporter tout le monde ! »

L’UDES FÊTE SES 30 ANS D’ENGAGEMENT AU SERVICE DES EMPLOYEURS DE L’ESS

Faire entendre d’une seule voix les employeurs de l’ESS constitue un enjeu essentiel pour les mutuelles. De la création du Comité national de liaison des activités mutualistes coopératives et associatives (CNLAMCA), dans les années 1970, puis de l’USGERES, jusqu’à la naissance de l’UDES, le mouvement mutualiste a toujours répondu présent ! L’Union des Employeurs de l’Économie Sociale et solidaire fédère aujourd’hui 22 groupements et syndicats d’employeurs (associations, mutuelles, coopératives), actifs dans 16 branches et secteurs professionnels. Elle représente 220 000 entreprises employant plus de 2,4 millions de salariés.
Lors de sa convention nationale du 17 octobre 2024, son Président, Hugues VIDOR, a souligné la vitalité de cette Union désormais trentenaire. Née en en 1994, l’UDES a obtenu ses premiers succès lors des élections prud’homales de 2002 et 2008, réalisant une vraie percée. Elle signe en tant que telle son premier accord avec les Organisations syndicales en 2010 avant  la reconnaissance officielle du niveau multiprofessionnel du dialogue social par la loi du 5 mars 2014. L’UDES signera prochainement son dixième accord, consacré à la transition démographique. Autre signe de dynamisme :  l’engagement des 500 mandataires UDES dans les territoires, dont Hugues VIDOR a salué l’implication.
Pour Marie-Pierre LE BRETON, Présidente de l’ANEM et Vice-Présidente de l’UDES, « l’idée clé de cette Union, c’est de faire progresser la démocratie sociale et, ce faisant, de contribuer à la cohésion sociale de la société française ». Preuve encore en est, l’actuelle mobilisation de l’UDES contre les risques que fait courir le projet de budget 2025 pour le secteur social et médico-social (cliquer ici).
« L’UDES a su démontrer que les accords multiprofessionnels constituent une réelle strate du dialogue social, complémentaire du dialogue social de branche », estime Marie-Pierre LE BRETON. Prochaine étape dans la vie de l’UDES : obtenir sa reconnaissance en tant qu’organisation interprofessionnelle, ce qui lui permettrait de jouer à égalité avec les autres organisations nationales d’employeurs. C’est l’enjeu de l’actuelle mesure de l’audience des organisations patronales qui définira les nouvelles règles de représentativité pour 2025.